Les partisans du président Mohammad Khatami ont fêté dignement le
deuxième anniversaire de son élection triomphale à la présidence. Ils étaient environ cent mille conseillers municipaux à l'écouter hier à Téhéran expliquer la nécessité d'un profond changement politique. Plaidant pour «l'établissement d'une démocratie islamique en Iran», le président réformateur a estimé qu'«aucune grande institution de l'Etat ne devrait être entre les mains d'une faction ou d'une autre». Khatami faisait allusion à ses adversaires conservateurs qui ne cessent de se réclamer des valeurs sacrées du régime et qui continuent de contrôler une bonne partie de l'appareil de l'Etat. «La révolution, la liberté, le guide de la République islamique et l'islam ne sont le monopole de personne», a lancé Khatami.
Ce discours survient quelques jours après que le guide de la révolution islamique, Ali Khamenei, eut adressé un avertissement aux partisans de l'«ouverture» en affirmant son opposition à une évolution qui ferait le jeu des «ennemis du régime». Dans un message lu au début de la cérémonie, ce dernier a d'ailleurs invité les conseillers municipaux à ne pas outrepasser leurs prérogatives locales et à ne pas abuser de leur influence au niveau national.
Elu le 23 mai 1997 avec 69% des voix, notamment celles des jeunes, des femmes et de la société civile, le président, qui prône l'ouverture vers l'Occident et la réduction de l'influence du clergé sur la société, se heurte à une vive résistance de l'aile con