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Libération

GUERRE AU KOSOVO. La drogue détournée vers la Hongrie. La route sud de l'héroïne ne peut plus passer par le Kosovo et l'Albanie.

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publié le 25 mai 1999 à 1h10

Budapest, de notre correspondante.

La guerre au Kosovo pousse les trafiquants de drogue à modifier leurs itinéraires. La route sud de l'héroïne, qui passait par la Bulgarie, la Macédoine, le Kosovo et l'Albanie pour rejoindre l'Italie, s'est tarie dès 1998 en raison des combats accrus entre forces serbes et albanaises. Aussi, les trafiquants se sont rabattus sur la Hongrie: en 1998, les saisies d'héroïne aux frontières magyares ­ 635 kg­ ont triplé par rapport à l'année précédente. Au palmarès des saisies, la Hongrie se place désormais au 6e rang européen, juste derrière l'Italie. «Cette hausse est directement liée à la déviation de la route macédonienne vers la Hongrie, et les saisies ne représentent qu'une petite quantité, entre 5 et 10%, de la drogue qui circule», résume György Hollosi, chef de la brigade des stupéfiants à Budapest.

Relais-étape. Venue d'Afghanistan, la poudre transite par la Turquie, la Bulgarie et la Roumanie avant de franchir la frontière magyare. Budapest sert ensuite de relais-étape aux trafiquants qui changent de véhicules ou de convoyeurs. Peu consommée sur le marché local, la drogue repart ensuite vers l'Allemagne ou l'Italie, via la Slovénie. «A Budapest, le marché est dominé par les Kosovars qui détiennent 80% du trafic d'héroïne. Ils ne vendent pas directement dans la rue mais approvisionnent les petits revendeurs. En outre, ils ont acheté des bars et des restaurants qui servent notamment à blanchir l'argent», explique le chef des stups.

Pègre tu