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Libération

GUERRE AU KOSOVO. Les pays voisins face au conflit . Les Turcs solidaires des frères kosovars. Partout, des collectes sont organisées, et les réfugiés sont les bienvenus.

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publié le 25 mai 1999 à 1h09

Istanbul, intérim.

«Ne pleure pas, Kosovo!» La campagne de soutien, très largement relayée par l'ensemble des médias turcs, avait démarré sur les chapeaux de roues, dès les premières frappes de l'Otan. Avant les bombes, quelques centaines de réfugiés étaient déjà arrivés sur le sol turc, en autobus pour la plupart. Aujourd'hui, l'intérêt et la mobilisation populaire ne se tarissent pas. Ils dépassent largement le soutien apporté à l'époque aux Bosniaques, et plus encore aux Tchétchènes. Sans doute parce que jamais conflit aux conséquences aussi terribles ne s'était déroulé si près d'une Turquie pourtant située au carrefour de bien des foyers de tension. Mais pas seulement. «Quoi de plus normal? Allah commande aux plus riches de venir en aide à ceux qui sont dans la détresse. C'est un devoir!» Devant le camp de réfugiés de Kirklareli, Süleyman, la cinquantaine bien portante et la barbe bien taillée, est trop affairé à vider sa voiture de dizaines de gros sacs en plastique pour s'attarder plus sur ses motivations. Impossible de savoir si ce retraité travaille pour une association, dans un parti ou par affinité religieuse avec ses frères musulmans du Kosovo" «Regardez, préfère-t-il montrer, tout est neuf! Je frappe aux portes des riches de mon quartier, j'apporte ces vêtements ici plusieurs fois par semaine.» Servet, elle, a demandé à être détachée, en gardant son salaire de professeur de lycée, pour se mettre à disposition du gouverneur de Kirklareli. Coordinatrice de l'enseign