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Libération

GUERRE AU KOSOVO. «Pire que tout ce que l'on peut imaginer». Le cri d'alarme de la première mission de l'ONU au Kosovo.

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publié le 25 mai 1999 à 1h09

Partie pour «évaluer les besoins en aide humanitaire», la mission

exploratoire de l'ONU qui vient de passer trois jours au Kosovo revient avec un constat accablant sur les exactions auxquelles se livrent les Serbes depuis deux mois. «La situation est pire que tout ce que l'on peut imaginer dans ce genre de conflit», s'est exclamé hier, à son arrivée au Monténégro, le chef de la mission onusienne, le Brésilien Sergio Vieira de Mello. Interrogé par des journalistes pour savoir si les 15 observateurs qui l'accompagnent avaient observé des signes de «nettoyage ethnique» dans la province, le haut responsable onusien a répondu: «La réponse est malheureusement affirmative. Je pense que nous avons vu suffisamment de preuves et entendu des témoignages amplement suffisants pour confirmer qu'il y a eu une tentative de déplacer à l'intérieur (du Kosovo) et à l'extérieur un nombre choquant de civils ("), en un mot, c'est assez révoltant.» «Les destructions, les maisons brûlées et le nombre de villes et villages fantômes au Kosovo confirment les témoignages recueillis auprès des personnes déplacées au Monténégro et des réfugiés en Albanie et en Macédoine.» La mission de l'ONU a traversé une bonne partie du Kosovo, «bien que l'accès à des régions ne nous ait pas été autorisé», a précisé de Mello. Cette équipe onusienne, la première à visiter la Yougoslavie depuis le début des frappes aériennes de l'Otan, se trouvait hier au Monténégro, troisième étape de sa tournée.

La situation n'a pas beau