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Libération

Menacée de mort en prison à Caracas. Une Française, arrêtée pour trafic de drogue, se terre dans sa cellule pour échapper à ses ex-complices.

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publié le 25 mai 1999 à 1h09

Caracas, de notre correspondant.

Au pavillon des femmes de la prison de La Planta, dans l'ouest de Caracas, les visites se font le mardi et le samedi. «Des moments angoissants pour moi, explique Linda B., d'abord parce que personne ne vient me voir, ce qui accentue encore mon sentiment d'isolement, ensuite et surtout parce que je me demande toujours si l'un des visiteurs n'est pas un tueur à gages venu m'exécuter comme on m'en a menacé à plusieurs reprises.» Cette jeune Française d'origine algérienne, 24 ans, domiciliée à Roubaix a été arrêtée le 29 octobre 1998 à l'aéroport Simon-Bolivar avec 4 kg de cocaïne. Elle a choisi de reconnaître les faits, ce que lui reprochent violemment ses complices vénézuéliens, promettant de lui «faire la peau.»

«Ici, tout s'achète.» «J'étais paniquée», se souvient-elle six mois après. «Dans le tunnel donnant accès à l'avion de la KLM où je devais m'embarquer, j'ai été interceptée par des agents antinarco. Quand ils m'ont fouillée, ils ont aussitôt découvert les 4 kg de drogue en petits paquets dans le maillot de cycliste que je portais. Que pouvais-je faire d'autre que d'avouer.» D'autant qu'alors la jeune fille ne parlait pas l'espagnol et qu'elle était incapable de déchiffrer la déposition que les policiers ont exigé qu'elle signe immédiatement. Dans le brouhaha des conversations de la salle commune réservée aux visites, Linda B. jette en permanence des regards inquiets autour d'elle. «En principe je ne sors presque jamais de ma cellule, qu'e