New Delhi, de notre correspondante.
Les grévistes de la faim ont plié leurs tapis, les candidats à l'immolation ont remballé leur bouteille de Késorène et tous les partisans de Sonia Gandhi ont laissé libre cours à leur joie avant de quitter sa résidence à New Delhi, qu'ils occupaient depuis l'annonce de sa démission le l6 mai. Lundi soir, en effet, Sonia Gandhi a décidé de redevenir celle qu'elle était depuis quinze mois: présidente du Congrès, second parti après le BJP, la formation de la droite nationaliste hindoue. «Dans les milieux politiques, on n'a jamais cru à un véritable départ, commente V.B. Singh, directeur du Centre d'études politiques et sociales (CDS) de New Delhi. C'était une tactique calculée pour obtenir le soutien inconditionnel de tous les membres de son parti.»
Après l'expulsion du Congrès des trois dissidents à l'origine de la crise ils avaient osé questionner la légitimité de la candidature au poste de Premier ministre de la veuve de Rajiv Gandhi en raison de ses origines italiennes , il semblait difficile pour la présidente du Congrès d'entretenir plus longtemps ce suspense, à trois mois des élections générales décrétées après la chute du gouvernement BJP. La commémoration du 8e anniversaire de la disparition de Rajiv Gandhi, comme la révélation d'un complot contre Sonia, ont joué en sa faveur, accroissant son capital sympathie.
Toutes les conditions semblaient réunies pour permettre à la présidente du Congrès d'amorcer son retour et de s'imposer à la