Rio, de notre correspondant.
Une affaire d'écoutes téléphoniques ébranle le pouvoir du président brésilien Fernando Hen-rique Cardoso, provoquant l'effondrement des Bourses (-4,95% mardi à São Paulo) et une flambée du dollar qui a dû être contenue par la Banque centrale. A l'origine de l'affaire, une bande enregistrée explosive, diffusée mardi par le quotidien Folha de São Paulo, qui reproduit une conversation, datant de juillet 1998, entre André Lara Resende et Fernando Henrique Cardoso en personne. A la tête de la Banque nationale de développement économique et social (BNDES), Lara Resende était alors le maître d'oeuvre de la privatisation de la compagnie téléphonique Telebras. Pour garantir la transparence de l'opération, les actions de Telebras avaient été mises en vente le 28 juillet à la Bourse de Rio. Les consortiums présélectionnés étaient invités à remettre leurs offres sous enveloppe. Celles-ci étaient immédiatement ouvertes en séance publique. Pressions. Au téléphone, le banquier informe Fernando Henrique Cardoso de l'évolution du dossier. Rien de plus normal à la veille de «la plus grande privatisation du monde»(elle a rapporté 22 milliards de dollars à Brasilia). Cependant, Resende expose aussi, clairement, les pressions qu'il exerce sur Previ, le fonds de pension de Banco do Brasil, pour lui faire lâcher un consortium candidat acquéreur, Telemar, et en rejoindre un autre lié à Persio Arida, un ami intime de Resende. L'arbitre de la privatisation intervenait don