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«Petits frères» africains chez les Zoulous.

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LA FIN DES ANNEES MANDELA (3). Souvent clandestins, les immigrés sont assimilés à des «voleurs d'emplois».
publié le 27 mai 1999 à 1h12
(mis à jour le 27 mai 1999 à 1h12)

Les autres l'appellent «directeur général» ou «ambassadeur». Avec ses tréteaux bancals et sa planche qui s'incurve sous le poids des batiks «lavables à la machine» importés du Zimbabwe, des patchworks en cotonnade du Mali et des statuettes en bronze du Burkina Faso, Samba n'en impose pourtant pas. Il est installé tout au bout de l'enfilade des stands près d'un centre commercial à Rosebank, un quartier du centre-nord de Johannesburg, périmètre de restaurants chers et d'hôtels de luxe, de bureaux de grandes compagnies. «Comme les petits frères, j'ai commencé avec des masques et des colliers», dit-il en rangeant ses marchandises dans un Caddie pour la nuit. Pendant que les autres ficellent leurs ballots et louent des taxis pour rentrer chez eux, Samba traverse la rue et pousse l'entrée de service de Chez Mimmo, une pizzeria dont le gérant l'autorise à utiliser un couloir comme entrepôt.

«Faux frères». «Quand on a un problème, Samba le résout», explique un Congolais derrière des statues portant encore le matricule du musée national de Kinshasa. «S'il n'y arrive pas, lui, t'es vraiment perdu.» Or, des problèmes, il n'en manque pas. A commencer par le permis de travail provisoire, l'indispensable document qu'il faut faire renouveler tous les trois mois. Presque sans exception, les vendeurs de rue étrangers sont des demandeurs d'asile en Afrique du Sud, le seul moyen d'y obtenir un statut légal. L'examen prend du temps, parfois des années. En attendant, les «makwe