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Libération

ELECTIONS EUROPEENNES. Les pionniers de l'euro du grand nord suédois . Des communes veulent s'y rattacher sans attendre Stockholm.

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publié le 28 mai 1999 à 1h13

Nous commençons la publication d'une série de reportages dans les

quatorze autres pays de l'Union européenne avant les élections au Parlement de Strasbourg, le 13 juin. Aujourd'hui, la Suède.

Pajala, envoyé spécial.

Le 19 avril dernier fut une sale journée pour Owe Pekkari. Ce jour-là, encore sous la neige à Pajala ­ à 1 300 km au nord de Stockholm, une région de lacs et de forêts de bouleaux et de sapins, 75 km au-dessus du cercle polaire ­, le maire social-démocrate de cette petite commune frontalière de la Finlande se fit sèchement rembarrer par son conseil municipal. Non, on ne servirait pas d'alcool au repas d'inauguration du nouvel aéroport, en août. Le roi devrait se contenter de vin sans alcool. Un reste des préceptes de Laestadius, un prêtre qui fonda ici au siècle dernier un mouvement religieux très hostile à l'alcool. Et, deuxième camouflet pour le maire, le conseil municipal refusait, contre son souhait, que Pajala se prépare à l'introduction de l'euro dans la région, en se rattachant, un peu symboliquement, à l'Union économique et monétaire (UEM) alors que la Suède en reste absente.

L'exemple finnois. Un mois plus tard, Owe Pekkari n'a toujours pas digéré. Sur la porte de son bureau, un autocollant indique bien qu'«ici, un projet de l'UE est en cours», mais le coeur n'y est pas. Pajala (7 900 habitants, 7 900 km2), avait tenté un coup audacieux. En janvier, Pekkari était allé à Bruxelles, en compagnie de ses collègues également sociaux-démocrates d'Övertorneå et d'