Jérusalem, de notre correspondant.
«Le Hezbollah a gagné une nouvelle bataille.» Le quotidien Ma'ariv résume ainsi la décision de Tsahal de lâcher la poche de Jezzine, au Sud Liban. L'enclave chrétienne, située dans le prolongement de la chaîne du Chouf, devrait être évacuée dans les tout prochains jours. Elle était tenue depuis 1985 par la milice supplétive d'Israël au pays du Cèdre, l'ALS (Armée du Liban Sud). Son abandon, avant même la mise en place du gouvernement d'Ehud Barak, témoigne du désarroi de ces mercenaires recrutés localement.
Le chef d'état-major israélien, Shaul Mofaz, minimise l'importance de la mesure. Il en attribue la responsabilité à son fidèle allié, le général Antoine Lahad, commandant de l'ALS, et répète que cela ne modifiera en rien le reste du dispositif militaire. «Ce n'est pas le signal d'un redéploiement plus large», a-t-il déclaré hier. Ses troupes continueront d'occuper la zone de sécurité, cette bande de terre large d'une dizaine de kilomètres qui court le long de la frontière entre les deux pays.
L'idée n'est pas nouvelle. L'ancien ministre de la Défense, Yitzhak Mordechaï, l'avait déjà évoquée il y a plusieurs mois. Il l'aurait même soumise à la Syrie par l'intermédiaire de pays tiers. Mais sa mise en oeuvre semble aujourd'hui surtout dictée par les événements. Il s'agit d'une retraite forcée, non d'un repli stratégique. L'ALS, payée, équipée et soutenue par l'Etat hébreu, ne parvient plus à remplir sa mission. «Elle est au bord de l'effondr