Madrid, de notre correspondant.
C'est le grand match espagnol de ces européennes. Une rencontre au sommet entre deux personnages que tout oppose et que tout rapproche à la fois. Une socialiste contre une conservatrice. Une blonde menue contre une brune bien en chair. Une expansive contre une introvertie. Une bonne vivante contre une spartiate. Mais aussi deux femmes. Deux Basques. Deux caractères bien trempés. Deux forces de la nature.
A ma gauche, Rosa Diez, tête de liste du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE); à ma droite, Loyola de Palacio, son alter ego pour représenter le Parti populaire (PP), au pouvoir à Madrid depuis 1996. Représenter à Strasbourg les deux grands partis nationaux, aucune des deux femmes ne s'y attendait vraiment. Loyola de Palacio, 49 ans, pensait bien poursuivre à la tête du ministère de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Alimentation, où depuis trois ans elle s'est distinguée par sa pugnacité contre la Commission de Bruxelles et par sa fermeté avec les agriculteurs et les pêcheurs espagnols. Choisie par surprise, Rosa Diez, députée au Parlement basque, porte-parole de la Commission exécutive des socialistes basques, qui depuis une vingtaine d'années mène un combat énergique contre les nationalistes du PNV (Parti nationaliste basque) ou les séparatistes d'Herri Batasuna, la branche politique d'ETA.
Fin avril, la direction de leurs partis les a subitement débauchées. Rosa, attachée et amarrée comme personne à sa terre d'Euskadi (Pays basque), va