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Libération

GUERRE AU KOSOVO. L'art de la débrouille chez les Belgradois. Sans eau ni électricité, ils ont changé leur mode alimentaire.

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publié le 29 mai 1999 à 1h13

Une grande partie de Belgrade et du territoire serbe était toujours

privée d'électricité vendredi après les bombardements contre deux importants centres de distribution de la capitale.

Belgrade, correspondance particulière.

Ce que les Belgradois redoutaient le plus depuis le début des frappes de l'Otan est arrivé: des coupures d'électricité et d'eau. Ils commencent ainsi à vivre l'expérience qui fut celle des habitants de Sarajevo que les bombardements par les forces serbes avaient privés d'eau et d'électricité pendant quarante-trois mois. Il reste à souhaiter aux Belgradois que leur président ne tiendra pas tête au monde entier aussi longtemps. Et que l'Otan ne détruira pas jusqu'au dernier bricolage qui permet à la compagnie distributrice d'électricité de Serbie (EPS) de faire des miracles. D'autant plus qu'une bonne partie de l'alimentation en eau de la ville dépend de l'électricité.

«Al dente». En attendant un dénouement politique, qu'ils ne voient pas venir, les Yougoslaves s'organisent. Beaucoup de ménagères ont renoncé à cuisiner, car, entre deux coupures d'électricité, les pommes de terre ou les pâtes n'ont pas le temps de cuire. Et comme par ici on n'apprécie pas trop les aliments cuits «al dente», on se rabat sur les salades et les fruits. «Voilà qui nous oblige à manger sain et à prendre beaucoup de vitamines», commente une femme, qui se borne à hausser les épaules lorsqu'on lui fait part des rumeurs selon lesquelles toute la verdure a été polluée par les bombardement