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Libération

GUERRE AU KOSOVO. Le fossé demeure entre l'otan et Moscou.Divergences après le «oui» de Milosevic au plan russe.

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publié le 31 mai 1999 à 1h14

C'est un début et seulement un début pour une possible solution

négociée dans la crise du Kosovo. Tout en restant prudents et en poursuivant les bombardements, les Occidentaux ne veulent pas fermer la porte à Slobodan Milosevic, qui assure accepter désormais les principes généraux du G8 (les 7 pays les plus industrialisés plus la Russie). Paris, Londres et Washington attendent certes «des signes tangibles», mais ils ne veulent pas humilier Moscou, qui a joué un rôle clé dans cette ébauche de compromis annoncé vendredi soir à Belgrade, à l'issue de huit heures de discussions entre le président yougoslave et l'émissaire russe, Victor Tchernomyrdine.

L'objectif est de garder les Russes dans le jeu, car leur voix sera déterminante au Conseil de sécurité de l'ONU pour une résolution reprenant les propositions du G8, qui donnerait enfin un cadre légal à l'intervention contre Belgrade. Les sept points du G8, comme les cinq conditions posées par l'Otan pour l'arrêt des frappes, prévoient notamment le retrait de l'armée et de la police serbes du Kosovo, ainsi que le déploiement d'une force de sécurité à même de garantir un retour des réfugiés et un large statut d'autonomie pour cette province du sud de la Serbie peuplée à 90% d'Albanais de souche avant les expulsions forcées des deux derniers mois.

A y regarder de près, le fossé reste immense entre les positions russes et occidentales s'agissant de la force de sécurité pour le Kosovo. Le plan russe, dont les détails ont été donnés par