Athènes, envoyée spéciale.
Sous le regard doré de l'icône qui orne son bureau, Dimitris Karagounis est aux anges. «C'est formidable! Pensez que, depuis janvier, la Bourse a augmenté de 40%. Et, depuis la dévaluation de la drachme en mars 1998, les cours ont quasiment doublé!», s'exclame le vieil avocat. Président de la principale association de petits porteurs grecs, il est un peu le leader du «Parti de la Bourse». Les Grecs ne parlent plus que de la «rue Sophocle», le Wall Street local. Phénomène issu de l'Europe avec le pronostic d'une entrée presque acquise dans la zone euro d'ici 2001 , le parti de la rue Sophocle sera l'une des clés du scrutin du 13 juin. D'un bout à l'autre du pays comme de l'échelle sociale, plus d'un million de personnes ont attrapé le virus du boursicotage, contre à peine 50 000 au début de la décennie. «Même le balayeur de mon quartier s'y est mis, raconte Karagounis. Il m'attend tous les matins devant chez moi pour me demander les derniers tuyaux.» Dans les cafés, on épluche les pages financières des journaux, on parle Bourse avant politique. Avec quatre à cinq ans de retard sur l'Espagne et le Portugal, la Grèce s'est mise à attirer par milliards de dollars les grands fonds d'investissement étrangers. «Maintenant, quand Londres, Francfort, New York baissent, Athènes baisse. Nous ne sommes plus déconnectés du reste du monde», s'émerveille un opérateur grec.
Portefeuille à gauche. Si on calcule que chaque portefeuille se rattache à un foyer d'au m