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Libération

L'idée de défense européenne resurgit. Elle sera au centre du sommet de Cologne. Mais les Quinze sont divisés.

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publié le 3 juin 1999 à 23h20

Cologne, envoyés spéciaux.

La guerre contre la Serbie rappelle cruellement aux Européens que, sans les Américains, ils pèsent de peu de poids sur le plan militaire. Ce n'est pas un hasard si Romano Prodi, dès sa désignation comme président de la Commission, en mars, a appelé de ses voeux la création d'une véritable «armée européenne». L'Union va, une nouvelle fois, essayer de remédier à cette carence au cours du Conseil des chefs d'Etat et de gouvernement ­ qui débute aujourd'hui pour s'achever demain, à Cologne, sous présidence allemande. D'autant qu'il sera, une nouvelle fois, largement dominé par le Kosovo, l'émissaire européen Martti Ahtisaari rendant compte aujourd'hui aux Quinze de sa mission à Belgrade (lire page précédente). Mais il y a peu de chances que cette réunion marque une avancée sérieuse d'une Europe de la défense qui n'en finit pas de voir le jour, tant les capitales européennes sont loin d'avoir accordé leurs violons. Günter Verheugen, le ministre allemand chargé des Affaires européennes, a lui-même fixé les limites de l'exercice: «Il est bien entendu que l'Europe ne pourra pas encore et pour longtemps assurer une opération comme celle menée par l'Otan au Kosovo.»

Réticences britanniques. L'idée de doter l'Europe d'une sécurité commune n'est pas nouvelle. Son retour sur le devant de la scène remonte au traité de Maastricht, en décembre 1991. Depuis? Rien. Ou presque. L'Union de l'Europe occidentale (UEO), qui a vu le jour en 1948 mais est restée en sommeil d