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Libération

Le gouvernement Dehaene en pleine crise. Le départ de deux ministres tombe mal à l'approche des élections.

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publié le 3 juin 1999 à 23h20

Bruxelles, envoyé spécial.

«Responsables mais pas coupables.» L'expression de facture française a passé la frontière et fait dorénavant florès en Belgique. Ainsi sont qualifiés par leurs partis respectifs les deux ministres flamands démissionnaires, le social-chrétien Karel Pinxten, ministre de l'Agriculture, et le socialiste Marcel Colla, ministre de la Santé publique. A douze jours des élections générales en Belgique qui vont voir le renouvellement du Parlement fédéral et des gouvernements communautaires, l'affaire du poulet contaminé ne pouvait guère avoir d'issue plus catastrophique pour la coalition au pouvoir.

Dénégations. C'est mardi que le Premier ministre, le social-chrétien flamand Jean-Luc Dehaene, a senti le vent tourner. Alors qu'il avait renouvelé sa confiance aux deux ministres la veille, il a pris la mesure de l'affaire. De sanitaire, le dossier devenait politique. En dépit de leurs vives dénégations, on soupçonne les deux ministres de ne pas avoir informé les autorités belges et l'Union européenne de ce qu'ils semblaient déjà savoir depuis fin avril. Le porte-parole du commissaire européen à l'agriculture a confirmé hier que la Commission, en violation de la réglementation, n'a été informée de la contamination à la dioxine que vendredi dernier.

En Belgique, les partis d'opposition s'emparent du sujet et accusent le gouvernement de laxisme. Karel Pinxten aurait tardé à prendre les mesures adéquates pour ne pas déplaire au Boerenbond, la principale organisation a