Pretoria, Le Cap, envoyés spéciaux
«Il est temps de se remettre au travail», avait conclu le futur président sud-africain Thabo Mbeki après l'annonce des premiers résultats des élections générales, qui accordaient une large victoire à l'ANC. Les comrades, les jeunes militants de l'ANC, ne se sont pourtant pas tout de suite remis au travail, après une nuit festive pour célébrer à travers le pays la victoire au son du kwaito, le hip-hop sud-africain, qui tend à détrôner désormais le toyi-toyi, la danse des heures de lutte collective sous l'apartheid. Haut en couleur. Après la fête est venue l'attente: le décompte des voix s'est en effet poursuivi toute la journée de vendredi, entretenant le suspense sur la configuration exacte du nouveau Parlement qui se réunira une première fois au Cap, le 14 juin, pour élire le futur président sud-africain. Ce Parlement promet d'être haut en couleur avec l'arrivée de personnalités aussi turbulentes que contestées. Ancien patron de la fédération de rugby, écarté de ce poste à l'issue d'une longue polémique qui l'avait notamment opposé au président Mandela, Louis Luyt siégera ainsi pour la première fois à l'Assemblée en tant que représentant de son nouveau parti, l'Alliance fédérale. Fantôme soudain ressuscité, Lucas Mangope, ancien leader du homeland du Bophuthatswana sous l'apartheid, devrait, lui aussi, faire son entrée au nouveau Parlement.
Paradoxe. Une loi proportionnelle aux calculs complexes explique ce qui pourrait apparaître comme un