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Libération

Solana, le premier des diplomates européensIl quittera l'Otan pour prendre la tête de la politique étrangère de l'UE.

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publié le 5 juin 1999 à 23h23

Cologne envoyés spéciaux

Fallait-il ou non bombarder l'Espagnol Javier Solana au poste de «M. Pesc», le futur haut représentant européen pour la politique étrangère et de sécurité commune (Pesc)? Attablés jeudi soir pour leur dîner de travail au château d'Augustusburg, certains des Quinze ­ dont la France ­ ont bien exprimé quelque hésitation sur le timing et la symbolique de cette nomination. Faute de challenger sérieux, Solana faisait l'unanimité. Mais que les Européens ­ engagés dans leur première guerre depuis cinquante ans sur leur sol ­ se précipitent sur le secrétaire général de l'Otan, parapluie militaire américain, pour incarner leur volonté d'un poids accru sur la scène diplomatique internationale pouvait prêter à sourire. Le ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, a donc pris soin de le souligner dans les couloirs du sommet: «Solana n'a pas été nommé parce qu'il est secrétaire général de l'Otan mais bien qu'il le soit.»

Autour de Jospin, on penchait plutôt pour «un délai de décence» avant que le grand ordonnateur des frappes aériennes sur la Yougoslavie ne soit propulsé à un poste qui en fait le principal pilote de la reconstruction des Balkans. Un sentiment partagé par les Italiens, les Grecs et plusieurs pays neutres. Mais la promesse d'une paix maintenant proche au Kosovo et la volonté manifeste de Gerhard Schröder de proclamer toutes ses missions accomplies au terme de ses six mois de présidence de l'Union ont assez rapidement balayé ces dout