Menu
Libération

Algérie: l'adieu aux armes de l'AIS.Cet abandon «définitif» a surtout une portée symbolique.

Article réservé aux abonnés
publié le 7 juin 1999 à 23h24

Beaucoup de bruit pour rien ou amorce d'un règlement politique de la

crise algérienne? La question mérite d'être posée au vu de l'accélération des événements qui a suivi la première intervention publique, le 29 mai, du nouveau président, Abdelaziz Bouteflika. Hier soir, la présidence a annoncé que l'Armée islamique du salut (AIS), le bras armé du FIS, a «décidé d'abandonner définitivement sa lutte armée et se mettait sous l'autorité de l'Etat». Dans un document signé par son chef, Madani Mezrag, cette organisation précise «mettre ses forces pour la défense du peuple et au service de la patrie, dans le cadre de ce qui a été convenu», et demande «aux fidèles qui n'ont pas encore répondu à l'appel» de rejoindre l'AIS pour «sortir le pays de sa misère et restaurer la sécurité et la stabilité». Peu après, le chef de l'Etat annonçait un «nouveau projet de loi» en réponse à la décision de l'AIS.

Tout avait commencé mardi, moins de trente-six heures après que Bouteflika eut lancé un appel aux islamistes «pris dans la tourmente du terrorisme» pour qu'ils «reprennent leur place dans la société». Madani Mezrag lui écrivait alors dans des termes particulièrement déférents («respectable Président») pour lui proposer «d'abandonner la lutte armée» et s'attirait, en retour vendredi, la promesse d'une «amnistie pour tous ceux qui ont été accusés de sabotage contre les biens et de soutien aux terroristes», mais dont seront exclus ceux «qui ont du sang sur les mains». Actuellement en résidence