Copenhague correspondance
Tout paraît très simple. Surtout dans la bouche d'Egon Jørgensen, responsable de la police d'immigration de l'aéroport de Copenhague. «Ici, vous avez l'espace Schengen», explique-t-il en montrant devant lui un large couloir bordé de boutiques neuves. «Et là, ajoute-t-il en levant le doigt vers une galerie vitrée au niveau supérieur, c'est pour les non-Schengen. Bientôt, les nouveaux points de contrôle seront installés.»
Le paradoxe danois. Au Danemark, le couloir Schengen se met en place. Tout doit être prêt lorsque le royaume démarrera activement sa coopération à la fin de l'année prochaine. L'officier assure également que ses hommes, qui voient défiler plus de 16 millions de passagers par an, se serviront bientôt d'Eurodac, le futur fichier électronique d'empreintes digitales des immigrants et des réfugiés. Là, le policier va un peu vite en besogne. Officiellement, le Danemark ne pourra pas s'en servir, en vertu d'une dérogation au traité de Maastricht. Mais son enthousiasme illustre bien le paradoxe des Danois, qui se retrouvent avec des dérogations qui les embarrassent plus qu'elles les arrangent, les privant d'influence au point que leur avenir occupe une bonne partie du débat.
Après avoir voté non au traité de Maastricht en 1992, ils avaient bénéficié de quatre dérogations les dispensant de coopérer pour l'union monétaire, la défense commune, la citoyenneté européenne, la justice et les affaires intérieures, politiques d'asile et d'immigration c