Quatre ans après que la presse et les autorités algériennes se sont
déchaînées contre les signataires de «l'offre de paix» de Rome, accusés d'avoir parlé et réclamé publiquement une négociation avec les «politiques» du mouvement islamiste, l'Algérie officielle a confirmé dimanche qu'elle était en pourparlers secrets depuis deux ans avec l'AIS, le bras armé du FIS. «La voix de la raison s'élève et l'emporte», commentait hier le quotidien officiel El Moudjahid, loin du «charognards» lancé à l'époque aux partis et personnalités politiques qui avaient rencontré les islamistes du FIS. La confirmation formelle, dimanche soir, par l'AIS de son adieu aux armes «définitif» n'en constitue pas moins un beau coup médiatique pour le nouveau chef de l'Etat. Surtout à la veille du sommet de l'OUA (Organisation de l'unité africaine) prévu en juillet à Alger et sur lequel Abdelaziz Bouteflika compte beaucoup pour redorer une image ternie par les conditions de son élection. «Faiseur de paix». Cinq semaines seulement après ce scrutin contesté par toute l'opposition et commenté amèrement par les principaux partenaires étrangers de l'Algérie, le Président se présente en effet comme un «faiseur de paix», fût-ce à moindres frais, puisque l'AIS observait une trêve unilatérale avec l'armée depuis 1997 (Libération du 7 juin). L'acceptation formelle de cette organisation de se mettre «sous l'autorité de l'Etat» lui permet, en outre, d'être crédité de cette avancée, même si l'AIS était de facto sous