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Libération

La police tunisienne enlève un opposant.

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Marzouki, défenseur des droits de l'homme, a été libéré après 48 heures au secret.
publié le 8 juin 1999 à 23h25
(mis à jour le 8 juin 1999 à 23h25)

L'offensive lancée depuis plusieurs semaines par le régime tunisien contre tous ceux qui contestent ses méthodes expéditives vient de frapper l'un de ses opposants les plus respectés, Moncef Marzouki. Enlevé samedi après-midi à Tunis par des hommes en civil, ceinturé, précipité dans une voiture et conduit au ministère de l'Intérieur, Moncef Marzouki, ancien président de la ligue tunisienne des droits de l'homme et porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), a finalement été libéré hier, après avoir passé quarante-huit heures au secret dans une cellule. «C'est vous qui avez fait des histoires», lui ont répondu ses anges gardiens alors qu'il protestait contre ce qu'il faut bien appeler un et dont le déroulement ne lui a guère laissé le temps de se débattre.

Moncef Marzouki a été intercepté alors qu'il quittait le domicile d'un ami en plein centre de Tunis pour se rendre à Gaafour (110 km de la capitale), où il devait participer à une commémoration de la journée nationale de lutte contre la torture. Immédiatement, le CNLT avait affirmé tenir «les autorités pour responsables de sa sécurité». Sa libération ne met toutefois pas fin à ces tracasseries. Ancien candidat à la présidence de la République, il passera devant un juge d'instruction le 5 juillet pour «distribution de tracts de nature à troubler l'ordre public», «diffusion de fausses nouvelles» et «maintien d'une association non reconnue». C'est évidemment là le coeur du problème. Créé en décembre