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Libération

ELECTIONS EUROPEENNES. Etre antieuropéen au Parlement de Strasbourg. Très minoritaires, les souverainistes ont gagné quelques batailles symboliques.

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publié le 9 juin 1999 à 23h26

Strasbourg, de notre correspondante.

Hervé Fabre-Aubrespy a fini par jeter l'éponge. Elu en 1994 sur la liste conduite par Philippe de Villiers, il n'a rien fait pour se représenter cette fois-ci: «J'ai eu très peur d'être absorbé par l'institution. Regardez les gaullistes: ils étaient proches de nous il y a cinq ans, mais sous la pression de la machine parlementaire, petit à petit, ils ont évolué.» En clair: comment être souverainiste à Strasbourg ­ et le rester? «La tendance, quand on siège au Parlement européen, c'est de demander davantage de pouvoirs pour celui-ci», remarque Hervé Fabre-Aubrespy. A ses yeux, une hérésie. L'eurodéputé sortant donnerait-il raison à l'ancien président de la Commission, Jacques Delors, qui affirmait haut et fort en 1992: «Ceux qui auront pris position contre Maastricht n'auront plus le droit de faire de la politique»?

Souverainetés nationales. De fait, il n'existe à Strasbourg qu'un seul groupe obstinément souverainiste: Europe des nations (EDN), a pour ambition de «coordonner les souverainetés nationales» mais ne compte que 16 députés ­ sur un total de 626 ­ où se retrouvent élus de droite (les villiéristes) et de gauche (les Danois hostiles aux traités de Maastricht et d'Amsterdam). Et c'est le groupe qui a le plus été secoué au cours de la mandature. Des 13 élus villiéristes en 1994, il n'en reste que la moitié (7) aujourd'hui: 2 sont partis au RPR, 2 à Démocratie libérale (dont l'ancien juge Thierry Jean-Pierre, passé du rôle de pourfende