Strasbourg, de notre correspondante.
Hervé Fabre-Aubrespy a fini par jeter l'éponge. Elu en 1994 sur la liste conduite par Philippe de Villiers, il n'a rien fait pour se représenter cette fois-ci: «J'ai eu très peur d'être absorbé par l'institution. Regardez les gaullistes: ils étaient proches de nous il y a cinq ans, mais sous la pression de la machine parlementaire, petit à petit, ils ont évolué.» En clair: comment être souverainiste à Strasbourg et le rester? «La tendance, quand on siège au Parlement européen, c'est de demander davantage de pouvoirs pour celui-ci», remarque Hervé Fabre-Aubrespy. A ses yeux, une hérésie. L'eurodéputé sortant donnerait-il raison à l'ancien président de la Commission, Jacques Delors, qui affirmait haut et fort en 1992: «Ceux qui auront pris position contre Maastricht n'auront plus le droit de faire de la politique»?
Souverainetés nationales. De fait, il n'existe à Strasbourg qu'un seul groupe obstinément souverainiste: Europe des nations (EDN), a pour ambition de «coordonner les souverainetés nationales» mais ne compte que 16 députés sur un total de 626 où se retrouvent élus de droite (les villiéristes) et de gauche (les Danois hostiles aux traités de Maastricht et d'Amsterdam). Et c'est le groupe qui a le plus été secoué au cours de la mandature. Des 13 élus villiéristes en 1994, il n'en reste que la moitié (7) aujourd'hui: 2 sont partis au RPR, 2 à Démocratie libérale (dont l'ancien juge Thierry Jean-Pierre, passé du rôle de pourfende