Menu
Libération

ELECTIONS EUROPEENNES. L'économie portugaise à l'Europe reconnaissante. Les grands travaux financés par l'Union aident à moderniser le pays.

Article réservé aux abonnés
publié le 9 juin 1999 à 23h26

Lisbonne, envoyée spéciale.

La sardine est de moins en moins portugaise. Elle est espagnole, marocaine. La morue, la base de la gastronomie nationale, est surtout norvégienne. Le porto appartient aux Anglais et aux Français. Dans tout autre pays, cet énoncé d'abandons identitaires provoquerait une profonde dépression. Pas au Portugal, le plus euro-euphorique des pays de l'Union. Treize ans après son adhésion à l'Union européenne, ce petit pays enfermé dans les mêmes frontières depuis huit siècles est aussi orgueilleusement européen qu'il avait été «orgueilleusement seul», devise du salazarisme.

Adieu sardines et morues, bienvenue aux autoroutes et aux ponts sur le Tage construits avec l'aide des fonds européens, aux capitaux qui ont permis à des entreprises portugaises dynamiques de devenir leader en Europe dans des domaines aussi peu folkloriques que celui de l'injection plastique. Vive les hypermarchés, souvent français, où les familles affluent le dimanche après-midi. La consommation privée fait tourner la croissance au rythme de 3% par an. Le chômage n'est que de 4,2%. Et tant pis si l'inflation est la plus haute d'Europe, tant pis si les Portugais vident leur bas de laine et s'endettent.

Foi en l'UE. Les fonds européens sont encore là jusqu'en 2006. Ils représentent environ 3% du PIB et ont bien plus radicalement modifié le paysage que les sommes équivalentes injectées chaque année par les Portugais de l'étranger. «Le Portugal sait utiliser l'argent européen, dit Olivier