Londres, de notre correspondant.
Premiers à voter aujourd'hui avec les Danois et les Néerlandais (lire ci-contre), les Britanniques seront parmi les derniers du civisme européen. Dans un pays qui paraît toujours considérer son appartenance à l'UE comme une maladie honteuse, la campagne pour les européennes a été particulièrement atone et discrète. Le taux de participation, jamais brillant outre-Manche pour les élections au Parlement européen, devrait tomber à moins d'un tiers de l'électorat. Désintérêt et rejet pour tout ce qui a trait à l'UE, fatigue électorale après des scrutins locaux et régionaux qui se sont tenus le mois dernier, décision des partis de faire une campagne cheap et minimum, tout s'est ligué pour vite faire oublier ces dernières européennes du siècle.
Terrain miné. Le parti travailliste, comptant sur l'extraordinaire popularité de Tony, est le premier responsable de cette campagne en douce. Blair et ses stratèges électoraux savent l'Europe mal aimée et n'ont pas voulu prendre le risque de se battre sur un terrain aussi miné. Pas d'affiches, pas de débats, pas de meetings: l'Europe n'était pas à la noce. La chef de campagne du Labour, Margaret Beckett, a même pris une semaine de vacances en Grèce à quelques jours du scrutin. Même les spots électoraux à la télévision se gardaient bien de mentionner le mot dangereux.
Pour le Labour, le message se résumait en un slogan, similaire à sa campagne nationale très réussie de 1997, «plus jamais de tories». La tactique