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Libération

ELECTIONS EUROPEENNES. Les Néerlandais rêvent de députés aux mains propres. Les récents scandales risquent d'entraîner un taux record d'abstention.

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publié le 10 juin 1999 à 23h27

Amsterdam, de notre correspondante.

«Pour la première fois, je n'irai pas voter le 10 juin. Je ne peux avoir confiance dans le Parlement européen. Il y a trop d'affaires pas nettes. Et les Néerlandais ne sont pas épargnés. Il faut d'abord faire le ménage chez nous», explique un jeune courtier assis sur les marches de la Bourse d'Amsterdam pour sa pause sandwich. Rob Van der Vleuten reflète la tendance annoncée par les sondages: alors que seulement 35,6% des Néerlandais s'étaient déplacés en 1994 pour l'Europe ­ le taux le plus bas après le Portugal (35,5%) ­, cette année, les pronostics avancent un record absolu d'abstention: 28% seulement de votants.

La fraude en tête. A Amsterdam, il faut chercher activement les affiches d'une campagne qui passe totalement inaperçue alors que les scandales sont encore frais dans les mémoires. Les grands partis politiques l'ont compris et tous mettent la lutte contre la fraude en tête de leur programme. «Le Parlement européen n'est pas populaire aux Pays-Bas. Son image d'impuissance et ses pratiques de voleurs ont créé une profonde crise. Les salaires démesurés des fonctionnaires sont inacceptables. Il faut absolument faire du nettoyage», estime Max Van den Berg, tête de liste du parti travailliste PvdA. «Notre petit pays calviniste est très sensible aux affaires de fraude. Nous sommes plus stricts que les autres lorsque nous définissons ce qui est permis et ce qui ne l'est pas», commente Jan Kees Wiebenga, premier sur la liste des libérau