Anvers, envoyée spéciale.
La dioxine apporte de l'eau au moulin des nationalistes flamands. Pour le dernier meeting de la campagne électorale du Vlaams Blok à Anvers, avant les élections générales de dimanche, un millier de personnes se pressaient mardi soir autour des bières gracieusement offertes. Sur le podium, l'affiche du parti avec le slogan: «Etre maître dans son propre pays.» C'est-à-dire: la Flandre aux Flamands, souverains dans un Etat séparé de la Wallonie. Le grand show du parti d'extrême droite attaque d'emblée le thème du moment: «La crise de la dioxine est la énième pomme véreuse dans notre pays. Elle démontre que les nominations des fonctionnaires sont politisées et ne reposent pas sur leurs compétences. Après l'affaire Dutroux, l'affaire des poulets est la preuve des magouilles de l'Etat», lance Luk van Nieuwenhuysen, député au parlement flamand. «Cette Belgique des scandales est un pays qui ne peut pas être le mien», s'écrie un autre cadre du parti, Gerolf Annemans. Une femme hurle son rejet de la classe politique qui exclut le Blok et son idée de séparation de la Flandre.
Cordon sanitaire. Lors des dernières élections municipales de 1994 à Anvers, le Blok a obtenu 29% des voix. Or, dans cette ville comme ailleurs, tous les partis adoptent la politique du «cordon sanitaire» afin de faire barrage aux extrémistes. A Anvers, alors que le Blok a obtenu 18 des 55 conseillers municipaux, ses délégués ne font pas partie de la municipalité. Plusieurs lois récentes