Le rétablissement au Kosovo de la «paix durable» ambitionnée par la communauté internationale sera long et difficile. Mais les 75 jours de guerre aérienne et la défaite de Slobodan Milosevic simplifient la tâche des alliés de l'Otan. Ils ont suffisamment montré la réalité de leur force pour ne plus avoir à s'en servir face à un régime serbe affaibli et décrédibilisé aux yeux d'une bonne partie de sa population pour avoir plongé le pays dans une guerre inutile. Les accords de Rambouillet du 23 février 1999, signés trois semaines plus tard à Paris par la seule délégation albanaise, et la prochaine résolution de l'ONU, qui fixera le cadre légal de l'intervention de la Kfor et de l'instauration d'un protectorat international provisoire, sont identiques sur l'essentiel au-delà de quelques concessions formelles. «La conception d'ensemble du règlement les principes politiques ou l'administration provisoire n'a pas changé mais la méthode oui. Il ne s'agit plus d'un accord entre parties mais d'un règlement imposé», souligne un diplomate français.
Légalité. Si le projet de résolution de l'ONU mis au point par les pays du G8 (les sept pays les plus industrialisés plus la Russie) est voté en l'état, les alliés, qui constituent le pilier de la Kfor, peuvent, en cas de non-coopération de Belgrade, utiliser la force ou reprendre les bombardements en respectant cette fois la légalité internationale. La référence au chapitre 7 de la Charte des Nations unies (péril pour la