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Libération

Moubarak veut museler les ONG égyptiennes. Les associations des droits de l'homme sont visées.

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publié le 10 juin 1999 à 23h27

Le Caire, de notre correspondant.

Mary Robinson, la haut commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme, s'est dit «rassurée mais vigilante» à l'issue de ses entretiens, en début de semaine, avec le président Hosni Moubarak. Présente au Caire pour un colloque, elle pouvait difficilement ignorer la controverse qui oppose le milieu associatif au gouvernement autour de la loi n° 153/1 999 récemment adoptée et jugée «nocive» pour les libertés par les ONG. «Tout dépendra de la façon dont la loi sera appliquée», a déclaré Mary Robinson, qui a promis aux ONG de suivre de près la manière dont les autorités vont traduire la loi dans les faits.

Dérives. Le texte a en effet été taillé sur mesure pour offrir au pouvoir tous les moyens possibles et imaginables de contrôle sur les ONG. Leur constitution est soumise à l'approbation d'une commission ad hoc. Le ministère des Affaires sociales a un droit de regard sur les membres de leur bureau. Les dons provenant de l'étranger doivent faire l'objet d'une demande d'autorisation auprès de l'administration. Enfin, la loi interdit aux ONG d'effectuer un travail identique à celui des partis et des syndicats. Une terminologie volontairement vague qui ouvre la porte à toutes les dérives. En cas de violation, les peines encourues vont de la dissolution à deux années de prison.

Amnesty International et Human Rights Watch ont demandé l'abrogation de la loi et le département d'Etat américain a jugé qu'elle «n'allait pas dans le bon sens». «Dans