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Libération

ELECTIONS EUROPEENNES. En Italie, D'Alema rivé sur les 40%. En deçà, sa légitimité sera contestée.

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publié le 11 juin 1999 à 23h28

Rome, de notre correspondant.

Dans une campagne confisquée par la crise au Kosovo et le spectre de la résurgence des Brigades rouges, le leader de l'opposition Silvio Berlusconi est finalement parvenu à quelques jours du scrutin à réveiller partiellement l'intérêt des électeurs italiens. En proclamant à plusieurs reprises que le gouvernement de centre gauche de Massimo D'Alema devait démissionner en cas de revers électoral, il a même fixé un seuil (40% des voix) au-dessous duquel il le considérera «illégitime». Le patron de Forza Italia appuie son attaque sur le fait que l'actuel cabinet est né d'un changement d'alliance au sein du Parlement en octobre dernier et qu'il n'a depuis jamais affronté les urnes. Ainsi défié, Massimo D'Alema, qui compte engranger les bénéfices de la fin de la guerre, a en partie relevé le gant: «Nous prenons au sérieux l'agression de Berlusconi. Il n'est pas pensable que le centre gauche descende au-dessous des 40%.» Depuis, le Premier ministre s'emploie néanmoins à minimiser les conséquences du vote, rappelant que «le centre gauche a largement gagné les élections législatives de 1996». Reste que la barre des 40% représente désormais l'un des grands enjeux du scrutin. Il serait en effet difficile pour l'actuelle majorité de rester impassible devant un éventuel revers et de ne pas envisager, au minimum, un remaniement ministériel.

A l'intérieur de la droite se joue aussi un duel, entre Forza Italia et Alliance nationale, le parti des postfascistes, c