Bruxelles (UE), de notre correspondant.
La complainte des députés européens n'a pas varié depuis vingt ans: tout le monde ignore notre existence, personne ne connaît notre travail et c'est la faute des médias. «Globalement, les médias nationaux, particulièrement français, particulièrement audiovisuels, ne s'intéressent pas à l'Europe, n'y connaissent pas grand-chose, décrètent que cela ennuie tout le monde et caressent ainsi le cercle vicieux comme disait Ionesco», analyse Olivier Duhamel (PSE). Ce qui n'est pas totalement inexact. Libération s'est donc associé à quatre autres grands journaux européens (Frankfurter Allgemeine Zeitung pour l'Allemagne, Corriere della Sera pour l'Italie, The Guardian pour la Grande-Bretagne et El Mundo pour l'Espagne) afin d'interroger les eurodéputés des cinq grands pays de l'Union sur leur institution, sur l'Europe et sur leur engagement européen (1).
Surprise: ils n'ont quasiment pas répondu à notre «sondage» qui, pourtant, ne comptait que six petites questions. Les Allemands sortent du lot: 45 réponses sur 99 possibles, soit un taux de 45,45%. Un chiffre qui n'est guère étonnant, les eurodéputés d'outre-Rhin étant les plus présents au Parlement. En deuxième place, les Italiens avec 21 réponses sur 87 (24,13%). Puis la France, avec 17 réponses sur 87 (19,5%). Très loin derrière, l'Espagne (7 réponses sur 64, soit 11%) et la Grande-Bretagne (6 réponses sur 87, soit 6,89%). En tout, ce sont donc 96 eurodéputés sur 424 possibles qui ont pris la