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Libération

Indonésie: soupçon de fraude électorale. Seuls 8% des bulletins ont été dépouillés, ce qui inquiète les observateurs.

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publié le 11 juin 1999 à 23h28

Du temps de Suharto, le décompte des voix était rapide et sans

surprise. Passé maître dans l'art de la manipulation électorale, le Golkar, le parti du dictateur (renversé il y a tout juste un an), l'emportait toujours haut la main. Aussi les Indonésiens ont-ils quelques raisons de s'inquiéter de la lenteur du dépouillement des premières élections libres de l'après-Suharto.

Quatre jours après le scrutin législatif de lundi, seulement 8% des bulletins ont été dépouillés, a annoncé hier la commission électorale. Composée des représentants des partis et du gouvernement, la commission a expliqué le délai par l'«inexpérience du personnel» et les «problèmes de logistique» que pose le collationnement des bulletins dans les 17 000 îles de l'archipel. Au rythme actuel, le résultat définitif n'est pas attendu avant la fin du mois. Selon le dernier décompte officiel, effectué hier soir sur 9 730 662 suffrages dépouillés (112 millions au total), deux formations d'opposition arrivent en tête. Le Parti démocratique indonésien de lutte (PDIP), dirigé par la fille de Soekarno, Megawati Soekarnoputri, remporte 38,7% des suffrages, devant le Parti de l'éveil national (PKB) du leader musulman modéré Abdurrahman Wahid (20,6%). Le parti au pouvoir, le Golkar, arrive bon troisième avec 16% des voix. Viennent ensuite le Parti unifié pour le développement (PPP, musulman traditionnel) avec 9,1% et le Parti du mandat national (PAN) d'Amien Raïs (musulman moderniste), 6,2%.

La lenteur du processus a susc