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Libération

L'Association des écrivains iraniens ressuscitée. Une victoire pour les intellectuels, toujours menacés.

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publié le 11 juin 1999 à 23h28

C'est une victoire à l'arraché, encore fragile, mais une victoire

tout de même pour les intellectuels iraniens qui ont obtenu récemment l'autorisation de reconstituer l'Association des écrivains, laquelle était interdite par le régime islamique depuis 1981. «C'est une reconnaissance semi-officielle, toutes les démarches ayant été faites de façon semi-officielle», précise Ali Ashraf Darvishian, l'un des cinq élus à la direction de cette association, de passage à Paris. L'événement est néanmoins considérable, l'association ayant pour but avoué «l'abolition totale de la censure et la promotion de la liberté d'expression et de publication en Iran».

La presse conservatrice iranienne ne s'y est pas trompée. Début mars, elle s'en est prise violemment aux membres de l'association, les traitant notamment de blasphémateurs, d'apostats et d'auteurs anti-islamiques, accusations très graves parce qu'elles rendent dès lors légitimes leurs assassinats par les groupes les plus extrémistes. «Le supplément culturel du quotidien Kayhan a consacré pas moins de six pages à attaquer mon oeuvre», indique Ali Darvishian, dont les rapports avec le régime islamique comme avec celui du chah furent toujours difficiles. Pour le moment, indique-t-il, la direction de l'association n'a été élue qu'à titre provisoire, le ministère de l'Orientation islamique n'ayant donné l'autorisation de réunion que quatre heures avant l'assemblée générale. Conséquence: seuls 64 des 250 membres ont pu se déplacer. «C'est néa