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Libération

«Plutôt le pacte que la guerre»: les Belgradois fêtent la paix.

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Certains crient victoire, d'autres reconnaissent la «défaite». Beaucoup s'interrogent sur l'avenir de Milosevic.
publié le 11 juin 1999 à 23h28

Cette fois, les Belgradois y croient. La paix semble bien être là. Dès qu'ils ont entendu la nouvelle de la signature de l'accord sur le retrait des forces yougoslaves du Kosovo, des centaines de jeunes se sont rassemblés place de la République pour exprimer leur soulagement et leur joie. «Je peux de nouveau commencer à faire des projets. Je ne dois plus me cacher pour éviter la mobilisation», dit Jovan Predovic, 22 ans, étudiant en médecine. Ce que Jelena Micic retient de ce tournant, c'est qu'elle va enfin pouvoir dormir tranquille et non plus «dans l'horrible abri atomique», aménagé dans les sous-sols d'un gratte-ciel des quartiers-dortoirs de Belgrade, sur la rive gauche de la Save. Inquiète pour la sécurité de ses deux enfants, Jelena a répondu à chacune des 143 alertes aériennes déclenchées à Belgrade et est descendue dans l'abri où elle avait sa place «réservée».

Les commerçants sont très occupés à nettoyer leurs vitrines saturées d'adhésifs, censés empêcher les vitres de voler en éclats lors d'une forte déflagration. Les Belgradois, qui ont un sens de l'humour particulier, avaient baptisé ces vitrines scotchées «Windows 99».

L'espoir renaît. Mais l'accord signé à Kumanovo signifie-t-il une victoire ou une défaite? Une défaite, répond Zarko, qui vend à la criée les hebdomadaires Vreme et Nin, bouclés trop tôt pour annoncer la nouvelle de l'accord. Les lecteurs se sont mis à espérer que ces deux hebdomadaires retrouveraient vite leur liberté d'expression