La petite annonce pourrait être rédigée ainsi: «Communauté internationale cherche forte personnalité pour poste à haut risque. Solide expérience politique requise dans un pays pas trop marqué, capable de gérer relations conflictuelles entre différentes communautés et de cohabiter avec militaires. Connaissance des langues indispensable. Salaire conséquent, place dans l'Histoire garantie. Envoyer CV et références au secrétaire général des Nations unies, New York.» Le poste à pourvoir est celui d'administrateur civil du Kosovo.
Le choix de la personnalité, qui n'était pas prioritaire tant que duraient les bombardements, revêt désormais un caractère d'urgence. Une décision qui revient au secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, et qui suscite de vives spéculations sur le nom et la nationalité de l'élu. Car ce dernier aura la rude tâche de conduire la gestion de la province pendant un temps indéterminé.
Peu de noms. Les Européens revendiquent le poste pour un des leurs. A l'origine, ils avaient même réclamé pour l'Union européenne (UE) la responsabilité totale de gérer le «Kosovo libéré», une proposition française approuvée par les Quinze lors de leur sommet de Bruxelles, le 14 avril. L'initiative s'est attirée les foudres des Américains et des Russes, pour une fois d'accord. L'UE n'a guère insisté car, note non sans humour un responsable français, «la plupart des Européens ont vite oublié la décision qu'ils avaient prise le 14 avril»" La bataille n'est pas fin