La fébrilité a gagné hier la capitale macédonienne. Dès le matin, les mouvements de troupes ont commencé dans les environs de Skopje, signe annonçant l'entrée au Kosovo de l'essentiel des contingents de la Kfor, très probablement ce matin aux premières heures. Des porte-chars avec des blindés légers multipliaient les allers-retours entre l'aéroport de Skopje et les bases des contingents de la Kfor. Dans les airs, le ballet d'hélicoptères a duré toute la journée pour acheminer des blindés et permettre aux forces terrestres d'ultimes entraînements. Au bord de la route vers Blace, les premiers éléments des commandos britanniques, à moto, étaient déjà positionnés, ouvrant la voie du Kosovo aux bataillons. La nuit précédente, peu après le vote de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, ils devaient franchir, avec les hommes des génies militaires français et allemand, la frontière du Kosovo afin de préparer l'arrivée des convois.
La même agitation était perceptible sur la base française de Kumanovo. Révision des véhicules et préparations des vivres ont occupé les troupes. En fin d'après-midi, les premiers éléments se sont dirigés vers la frontière serbo-macédonienne, afin de se positionner pour le futur passage. Au total, le convoi des forces françaises sera long de cinquante kilomètres. Le colonel François Loeuillet, chef du bataillon interarmées français, estimait: «Il n'y a pas de raison que cela se passe mal, même si la mission reste délicate, puisque nous évoluerons dan