Menu
Libération

Fièvre à Téhéran contre les «espions» juifs. Des milliers de personnes réclament l'exécution de treize Iraniens.

Article réservé aux abonnés
publié le 12 juin 1999 à 23h29

Gardée secrète pendant de longs mois dans l'espoir que l'affaire

puisse être réglée par des «canaux diplomatiques parallèles», l'arrestation de treize juifs iraniens sous l'accusation d'espionnage au profit d'Israël a connu, vendredi, une tournure des plus dramatiques lorsque plusieurs milliers de personnes ont scandé, au cours d'une cérémonie officielle à Téhéran, des slogans réclamant leur «jugement immédiat» et leur «exécution». Prenant ensuite la parole, l'ayatollah Mohammed Yazdi, le chef du pouvoir judiciaire iranien, a évoqué la possibilité de la peine capitale à leur encontre. «La sentence, quelle qu'elle soit, sera appliquée. Dans certains cas, la loi prévoit la peine capitale», a-t-il déclaré lors de son prêche à la grande prière hebdomadaire de l'université de Téhéran, suscitant les acclamations de la foule. Un autre orateur a, lui aussi, demandé, au nom des fidèles, «d'organiser le procès des espions, de les mettre contre le mur et de les fusiller». En Israël, l'affaire est suivie avec une extrême inquiétude et fait la une de tous les journaux. Depuis l'instauration de la République islamique, en 1979, c'est la première fois que des membres de la communauté juive font l'objet de telles accusations et sont passibles d'un tel châtiment.

Les treize juifs iraniens ont été arrêtés en janvier et en mars, la plupart à Chiraz, chef-lieu de la province de Fars (sud), où vit une partie des 27 000 juifs iraniens. Leur détention avait été gardée secrète. Aucun détail n'a jamai