C'est la course de vitesse entre troupes de l'Otan et soldats russes
pour entrer au Kosovo, d'où continuent à se retirer les forces yougoslaves. Les premiers contingents britanniques et français doivent pénétrer dans la province à l'aube mais ils ont été pris de vitesse par une colonne de 500 parachutistes russes venus de Bosnie qui ont créé surprise et confusion en traversant la Serbie pour gagner les abords du Kosovo. Le Conseil permanent de l'Otan (ambassadeurs) s'est réuni dans l'urgence dans l'après-midi pour analyser la situation, née de la volonté russe de s'imposer sur le terrain. «C'est la confusion la plus totale, et personne ne sait où on en est», a admis, sous couvert d'anonymat, un responsable de l'Otan. Pendant ce temps, à Moscou, les négociations entre le secrétaire d'Etat adjoint américain, Strobe Talbott, et le ministre russe des Affaires étrangères, Igor Ivanov, sur le rôle du contingent russe s'enlisent. Moscou refuse que ses soldats entre 2 000 et 10000 soient placés sous le commandement de l'Otan. Le général Leonid Ivachov a dit que Moscou revendiquait le contrôle des zones à peuplement serbe du nord du Kosovo, avec ou sans l'aval de l'Otan. «Nous n'implorerons pas qu'on nous accorde ce petit morceau», a déclaré l'officier, ajoutant que la Russie était prête, au besoin, à négocier son secteur directement avec Belgrade. Option que les Etats-Unis ont fermement exclue.
Tout a commencé hier, à 10h30, quand une colonne composée de seize transports de troupe