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Libération

Le Pays basque apaisé rêve d'une paix durable. Elections municipales et régionales, dimanche en Espagne.

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publié le 12 juin 1999 à 23h29

San Sebastian, envoyé spécial.

La scène se passe dans le quartier historique de Gros, à quelques encablures de la plage de la Zurriola, une des somptueuses baies de San Sebastian sur la mer Cantabrique. Maria San Gil, une jeune brune candidate à la municipalité pour le Parti populaire (PP, droite au pouvoir à Madrid), se promène dans les ruelles de Gros, entourée d'une cohorte de sympa-thisants, sereine et visiblement décontractée. Soudain, une poignée d'intrus fend la petite foule, brandissant des pancartes à l'effigie de différents prisonniers d'ETA. S'ensuit une volée d'insultes. Maria San Gil y voit une provocation éhontée, alors qu'il y a quelques années elle avait vu mourir sous ses yeux un de ses proches, le conseiller municipal Gregorio Ordonez, victime d'un attentat orchestré par ETA; en face, les contre-manifestants lancent des mots rageurs contre le PP, coupable, selon eux, de s'opposer à la libération de dizaines de militants séparatistes. La volée d'invectives en restera là. Les protagonistes reprendront leur chemin sans coup férir.

L'épisode constitue bien l'un des rares incidents qui ont pu émailler, au Pays basque, la campagne électorale du scrutin de ce dimanche, lequel, en Espagne, renouvelle aussi les municipalités. Cela faisait longtemps que cette région-brûlot n'avait connu une telle quiétude lors d'une campagne électorale. La violence armée s'est tue; Jarrai, l'organisation de jeunesse proche de l'ETA, abonnée aux attaques au cocktail Molotov contre des