Ce n'est pas vraiment un remake de la fin de la Deuxième Guerre
mondiale au centre de l'Europe, lorsque les armées soviétique et américaine cherchaient à occuper le maximum de territoire, avant finalement de se retrouver face à face sur l'Elbe et de se partager le Vieux Continent. L'enjeu n'est pas de même nature, les effectifs engagés sont plus symboliques et le rapport de force bien plus inégal. Néanmoins, la Russie a réussi vendredi à créer la véritable surprise de cette sortie de guerre, et à jeter une douche froide sur la satisfaction des Occidentaux quant à l'issue du conflit avec Belgrade.
Cette guerre avait débuté avec un avion qui faisait demi-tour au-dessus de l'Atlantique: celui du Premier ministre russe d'alors, Evgueni Primakov, qui venait d'apprendre que les frappes de l'Otan avaient commencé et qui avait annulé sa visite à Washington. Elle s'achève sur un autre vol faisant demi-tour, celui, cette fois, du numéro 2 de la diplomatie américaine, Strobe Talbott, qui venait de quitter Moscou alors que les négociations américano-russes sur la structure de la force étaient bloquées. Il a aussitôt regagné la capitale russe pour reprendre les discussions" Tout un symbole, comme si les Russes avaient ainsi lavé l'affront qu'avaient constitué, à leurs yeux, le début des frappes le 24 mars.
La prise de Pristina. Le spectaculaire coup de force russe de vendredi a pris les Occidentaux de cours. Les Américains ont reconnu qu'ils n'étaient pas au courant, et les forces britanniq