Le chef de l'Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, a levé samedi un
coin du voile, non pas sur le contenu de l'accord passé avec l'AIS, le bras armé du FIS, mais sur la manière dont il entend promulguer l'amnistie qui en ferait partie. Il a indiqué qu'il présenterait un projet de loi au Parlement, puis, en cas de refus, qu'il pourrait recourir à un référendum. «Je soumettrai une loi au Parlement, si cette loi passe dans la bonne voie, soit la voie de la réconciliation nationale, j'appliquerai la loi, si cette loi ne passe pas, je m'en remettrai au peuple», a-t-il affirmé avant de menacer de démissionner si la réponse au référendum était négative. «Si le peuple veut autre chose, je vous annonce d'ores et déjà que je rentrerai chez moi», a-t-il déclaré moins de deux mois après avoir, une première fois le jour de son élection, menacé de «rentrer chez lui» et de «laisser les Algériens à leur médiocrité» s'ils ne lui donnaient pas «une majorité substantielle».
Le président algérien, qui n'a fixé aucune date pour soumettre ce projet aux députés, qui n'en ont toujours pas été saisis, a fait part de son intention après avoir reçu une lettre d'Abassi Madani. Le leader du FIS y soutient l'adieu aux armes fait par l'AIS la semaine dernière et appelle les autres groupes armés à «se rallier à la paix». Purgeant, chez lui en résidence surveillée, une peine de douze ans de prison pour «atteinte à la sécurité de l'Etat», Madani y «confirme [son] entière adhésion à la décision prise par Madani