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Libération

Dehaene sanctionné par les legislatives. Le Premier ministre belge victime de la crise de la dioxine.

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publié le 14 juin 1999 à 23h31

Bruxelles de notre correspondant

Le scandale de la dioxine a eu raison de l'inoxydable coalition gouvernementale belge, au pouvoir depuis 1988. Les résultats des élections législatives, qui ont eu lieu hier, en même temps que les européennes et les régionales, sont sans appel pour les quatre partis formant la majorité: les sociaux-chrétiens flamands (CVP) du premier ministre sortant, Jean-Luc Dehaene, le Parti socialiste flamand (SP) et leurs homologues francophones, le Parti social-chrétien (PSC) et le Parti socialiste (PS) [1] se font sévèrement étriller par des électeurs indignés par l'amateurisme dont le gouvernement a fait preuve dans la gestion de cette crise alimentaire. La majorité ne détiendrait plus, selon une projection quasi-définitive, que de 62 sièges sur 150 contre 82 dans la chambre sortante élue en 1995 (CVP: de 29 à 20 sièges; PSC: de 12 à 10; SP: de 20 à 14; PS: de 21 à 18). Il semble que ce résultat se vérifie tant à la Chambre des députés qu'au Sénat et dans les régions bruxelloise, flamande et wallone qui élisaient aussi leurs représentants.

La carrière politique de Dehaene semble sérieusement compromise par ces résultats. L'ancien premier ministre CVP, Wilfried Martens, n'hésitait pas à demander, hier soir à la télévision, la tête de son successeur aux affaires du royaume: «Dans une démocratie, on a besoin de quelqu'un qui prenne la responsabilité d'une défaite.» Vendredi soir, celui que l'on surnomme le «bulldozer», le «démineur», le «taureau de Vilvord