Cracovie, envoyée spéciale.
Plus d'un million de Polonais ont célébré hier la messe à Cracovie sans «leur pape». Souffrant d'une infection virale, Jean Paul II a dû obéir à son médecin, Renato Buzzonetti, qui lui a recommandé «de ne pas quitter sa résidence à l'archevêché de Cracovie et d'annuler tous ses rendez-vous», selon le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro. Le souverain pontife avait déjà annulé la visite éclair qu'il devait effectuer vendredi à Erevan pour y rencontrer le chef de l'Eglise arménienne, le catholicos Karékine Ier d'Arménie, lui aussi gravement malade.
C'est un évêque qui a annoncé la nouvelle aux fidèles, rassemblés sous la pluie dans un faubourg de Cracovie. Des femmes se sont aussitôt mises à pleurer et à prier pour le pape. Beaucoup avait passé la nuit sur l'esplanade pour avoir une bonne place. Ils étaient parfois venus de très loin, comme ces Roumains d'origine polonaise qui ont fait plus de 1000 km. «Il doit vraiment être malade s'il n'est pas venu voir les gens de Cracovie. Cracovie, c'est sa maison à lui», disaient les fidèles, déçus. Jean Paul II y a fait ses études, il y a été ordonné prêtre, puis archevêque et cardinal, avant d'être nommé à la tête de l'Eglise catholique, en 1978. La majorité des fidèles est restée jusqu'à la fin de la messe célébrée par le cardinal Sodano, secrétaire d'Etat au Vatican. D'autres étaient rentrés chez eux pour écouter les nouvelles à la radio ou fuir la pluie, à la grande indignation des organisateurs: «Il