Quatre pays se distinguent par leur zèle à appliquer la peine
capitale: plus de 80% de toutes les exécutions connues en 1998 ont eu lieu en Chine, aux Etats-Unis, en Iran et dans la République du Congo (RDC), selon Amnesty International qui publiait hier son rapport annuel. L'organisation de défense des droits de l'homme a en effet choisi cette année de mettre l'accent sur ce qu'elle qualifie d'«affront à notre humanité», la peine capitale encore en vigueur dans la majorité des pays, avec plus ou moins de variantes dans le droit et la pratique.
Trois des 68 prisonniers exécutés aux Etats-Unis n'avaient que 17 ans quand ils ont commis leurs crimes. Les Etats-Unis sont, en 1998, «le seul pays connu au monde» à avoir exécuté des délinquants juvéniles, note Amnesty. La sentence a, par ailleurs, été appliquée bien que tous trois souffraient de troubles mentaux graves. Depuis 1990, 10 prisonniers ont été exécutés aux Etats-Unis pour des délits commis alors qu'ils étaient mineurs, quand le reste du monde en exécutait neuf. La peine de mort est une méthode de justice injuste. «La race, l'origine ethnique et la situation économique semblent être des facteurs prépondérants pour déterminer qui sera ou ne sera pas condamné à mort», écrivait en janvier le rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, après sa visite aux Etats-Unis en 1997. Les gouvernements refusent, en fait, d'assumer leurs responsabilités dans la lutte contre la crim