Madrid de notre correspondant
Qui arrêtera l'irrésistible ascension de Jesus Gil y Gil? Jusqu'alors, le tonitruant maire de Marbella, ville qu'il a convertie depuis huit ans en centre incontesté du tourisme de luxe de la Costa del Sol, restait un phénomène populiste local, même si ses coups de gueule répétés contre les autres partis politiques espagnols lui permettaient d'occuper régulièrement le devant de la scène médiatique. Or, voilà que ce personnage controversé, tout en gouaille poujadiste, a pris une autre stature depuis les élections municipales et régionales de dimanche dernier.
Menace. Jesus Gil a concrétisé la menace qu'il brandit depuis des années: étendre son influence aux points névralgiques de l'Espagne du Sud. Au point que, ces jours-ci, les tractations vont bon train entre les autres formations locales pour faire barrage au parti personnaliste qui porte son nom, le GIL (Grupo independiente liberal). Josep Piqué, le porte-parole du gouvernement de José Maria Aznar, a, mercredi, appelé à un «pacte des partis démocratiques» contre la menace Jesus Gil. Son parti, qui garde Marbella et Estepona (une ville balnéaire voisine, dirigée par son propre fils Jesus Gil Marin), réalise les meilleurs scores dans de grosses municipalités andalouses telles que Ronda ou La Linea de la Concepcion, assoit une forte présence au sein de la province de Malaga, capitale économique du Sud et, surtout, s'arroge le leadership dans les Parlements autonomes des deux enclaves espagnoles de