Bruxelles correspondance
Cette fois, le doute n'est plus permis: la gestion par la Belgique de la crise de la dioxine a été particulièrement mauvaise. Dans un avant-projet de rapport envoyé aux Quinze, les inspecteurs (neuf experts du service de la Commission, deux experts scientifiques nationaux) chargés d'enquêter sur place entre le 8 et le 11 juin n'y vont pas par quatre chemins. Pour eux, la gestion de la crise a même été «plutôt chaotique». En une vingtaine de pages, le texte dénonce «le manque de réactivité des pouvoirs publics belges», la «perte de temps considérable», évaluée à plusieurs semaines, l'absence «flagrante» de coordination générale, la circulation des informations «très insuffisante», et l'absence de cellule de crise «rapidement mise en place pour centraliser et coordonner les réponses».
«Confusion». Informées dès le 19 mars, les autorités ne prendront la véritable mesure du problème que fin mai. «Ce manque de réactivité initial contraste avec la précipitation qui a caractérisé le gestion de la crise depuis le 28 mai», dénonce le document. La communication vers le public, elle, a entraîné une «confusion totale pour le consommateur». Or, après vérification, la filière pour animaux est particulièrement mal contrôlée. «Les visites sur le terrain ont révélé de graves lacunes, notamment concernant la mise en oeuvre des mesures communautaires sur les établissements utilisant des déchets d'animaux», affirme le rapport.
«Fraude». Premier établissement visé, la firme