Bruxelles (UE) de notre correspondant
Vache folle, organismes génétiquement modifiés (OGM), poulet à la dioxine et maintenant Coca-Cola. Les crises alimentaires et leurs cortèges de peurs s'enchaînent et se bousculent, donnant l'impression que la nourriture de cette fin de millénaire est de moins en moins sûre, livrée qu'elle est aux forces incontrôlées du marché et donc du profit à tout prix. Evidemment, c'est largement inexact: tout comme le «sentiment d'insécurité» croît alors que la délinquance violente décroît, les peurs alimentaires augmentent alors que jamais le contenu de nos assiettes n'a été plus sain. Néanmoins, les pouvoirs publics ne peuvent ignorer ce nouvel état d'esprit de l'opinion publique, au risque de laisser un secteur économique clé à la merci de mouvements de panique plus ou moins fondés. D'autant que ces crises, même si elles sont de nature très différentes, révèlent, à chaque fois, une prédominance des intérêts du marché sur ceux de la santé, une défaillance des normes et/ou des contrôles, une absence totale de transparence de la chaîne alimentaire et, enfin, une coordination approximative des autorités nationales.
Harmonisation. Ces dysfonctionnements sont évidemment amplifiés par la suppression des contrôles aux frontières internes de l'Union. La libre circulation des marchandises entre les Quinze, base de l'enrichissement européen de ces vingt dernières années, implique que l'on fasse confiance aux autorités sanitaires des autres Etats: ce qui est b