Boris Eltsine peut désormais se rendre à Cologne l'esprit serein. Un accord sauvant la face aux deux parties est intervenu, vendredi soir, entre Américains et Russes à Helsinki à propos de la participation russe à la force internationale pour le Kosovo, permettant au président russe de venir discuter au sommet du G8 à Cologne avec ses «amis» occidentaux de l'aide économique à son pays mal en point. Car si, officiellement, il n'y a aucun rapport entre la question de la force au Kosovo et celle du soutien financier à l'économie russe, les deux questions sont au coeur du sommet qui s'est ouvert vendredi dans la cité rhénane.
Bill Clinton en tête, les dirigeants occidentaux espéraient bien une conclusion à l'arraché des négociations marathons qui mobilisaient depuis trois jours en Finlande les ministres des Affaires étrangères et de la Défense russes et américains. Il valait mieux conclure à Helsinki plutôt qu'à Cologne, scène bien plus médiatisée. De toutes les manières, Jacques Chirac avait affirmé vendredi: «Je n'imagine pas que cette semaine s'achève sans que cet accord soit conclu.»
Tout laissait à penser que les conditions de cet accord étaient réunies. D'abord, parce que si les Russes ont réussi leur coup d'éclat, la semaine dernière, en dépêchant les premiers un détachement de 200 hommes à Pristina, ces militaires sont désormais gentiment «assiégés» dans leur base et dépendent des Britanniques pour leur approvisionnement en eau et en nourriture. Ensuite, parce que personne