New York, de notre correspondant.
Une fois de plus, la mobilisation internationale est restée sans effet face à l'intransigeance des tribunaux américains: pour la première fois depuis 1952, malgré les recours et les appels en sa faveur, un citoyen canadien condamné à mort aux Etats-Unis a été exécuté. A neuf reprises, Stan Faulder s'était préparé à marcher vers la chambre de la mort de la prison de Huntsville, au Texas. Chaque fois, ses avocats étaient parvenus à faire annuler l'exécution. La dixième aura été la dernière: condamné à mort en 1977 pour le meurtre d'Inez Phillips, une veuve de 75 ans qu'il était accusé d'avoir tuée lors d'un cambriolage qui avait mal tourné, Stan Faulder, 61 ans, aura donc passé les vingt-deux dernières années de sa vie dans le couloir de la mort.
Communiqué d'Ottawa. La nouvelle traitée en page intérieure du New York Times aujourd'hui fait, en revanche, la une au Canada, où la peine de mort a été abolie dans les années 60. Le gouvernement canadien n'a eu d'autre ressource au bout du compte que de déléguer son consul à Dallas, John Morrow, pour assister à l'exécution. A la sortie de la prison, celui-ci, les yeux rougis et gonflés, a lu un communiqué regrettant, au nom du gouvernement canadien, que le gouverneur du Texas et candidat présidentiel George W. Bush ait repoussé sa demande de clémence. «Après deux ans en Algérie pendant la guerre civile et une mission au Rwanda en 1996, je n'aurais jamais cru que c'est ici, au Texas, que j'aurai