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Libération

KOSOVO. Le triomphe du «tout-aérien». Bilan de cette guerre sans précédent par les états-majors .

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publié le 22 juin 1999 à 23h09

Le grand vainqueur des frappes aériennes contre la Yougoslavie est

un général italien mort en 1930, Giulio Douhet. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, cet officier d'artillerie théorise ce qu'il appelle «il dominio dell'aeria», la maîtrise de l'air. Selon lui, les guerres futures pourront être gagnées uniquement grâce à l'aviation de bombardement. Publié en 1921, son livre va devenir la bible des grandes armées de l'air occidentales. Pourtant, jusqu'en 1999, les faits donneront tort aux «douhetistes». A l'exception du bombardement de Hiroshima, en 1945, aucune guerre n'avait été gagnée par la seule action de l'aviation. Avec Allied Force, le visage de la guerre a changé. Slobodan Milosevic a plié sans qu'il soit nécessaire d'intervenir au sol. Depuis la fin des frappes, les états-majors de l'Alliance ont entrepris les premiers «debriefings» de la campagne aérienne. «Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions», assure-t-on dans l'armée de l'air française. Dans son bureau de Balard (Paris XVe), son chef d'état-major, Jean Rannou, a toutefois «une quinzaine de dossiers» directement liés à Allied Force «sur sa table de travail». Plusieurs leçons peuvent déjà être tirées de la campagne aérienne.

Les armes de précision. Lors de la guerre du Golfe, à peine 15% des bombes tirées était «intelligentes». Huit ans plus tard, le tapis de bombes (area bombing) a disparu et les avions visent désormais avec une très grande précision. Les «bavures» sur des civils, moins d'une